Axe 2. Représenter le hasard : histoire, littérature, arts visuels

Description de l'axe

Dans le prolongement de l'atelier "Le hasard dans le récit d’événements rares (fictions/récits de faits, du XVIe au XIXe s.)" (avec la participation de Fiona McIntosh-Varjabédian, Florence Buttay, Caroline Grapa, Marc Hersant, Catherine Ramond), les analyses menées sur cet axe ont approfondi ce qu'Erich Köhler appelait la dimension "sismographique" des arts (Köhler 1973) : la capacité des formes fictionnelles et non fictionnelles (histoire, mémoires, récits), figuratives et non figuratives (arts visuels) à enregistrer et à rendre visible l’évolution des conceptions du hasard.

Depuis l’analyse par les historiens des modes de l’écriture de l’expérience dans les littératures d’Ancien Régime jusqu’à la valorisation contemporaine du récit banal, le récit d’événements exceptionnels, qu’ils affectent l’individu seul ou la collectivité (catastrophes naturelles, observation d’un phénomène rare, troubles civils, captivité, enlèvement, etc.) apparaît comme exemplaire de l’insignifiance de l’existence humaine prise dans une situation historique dont les implications dépassent le sort des individus.

Il peut être compris comme signe d’un ordre providentiel des choses, comme révélation du caractère radicalement tragique de la condition de l’homme, ou encore comme injonction à relativiser sa place centrale dans l’univers. Dans tous les cas l’événement extraordinaire montre l’intervention du hasard ou de la contingence dans la conduite des entreprises humaines ; à ce titre-là, il place directement la relation de faits en concurrence avec l’invention fictionnelle, parce qu’il désigne comme l’objet de l’écriture la dimension esthétique du réel.

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